Concours de Nouvelles Avancées 2023

Depuis l’Antiquité, l’eau, l’air, la terre et le feu sont considérés comme les éléments fondamentaux à l’origine de toute chose. Les principaux philosophes s’y sont intéressés de près (Empédocle, Alcméon, Platon, Aristote) : l’association de ces quatre éléments décline à l’infini l’équilibre des puissances. Ces éléments sont dotés de qualités primaires : le feu est chaud, l'air est froid, l'eau est humide, la terre est sèche ; mais bien sûr l’air peut aussi être chaud et l’eau se solidifier. La métamorphose caractérise ainsi ces quatre éléments.

Les alchimistes n'ont cessé jusqu'à l'aube de l'époque moderne de forcer et d'interpréter  ces transformations pour tenter de modeler la matière jusqu'en son cœur. Mais malgré l'adjonction d'un cinquième élément – l’éther ou quintessence – et d'une infinité de qualités, de principes et d'humeurs, c'est finalement la chimie et la physique contemporaines, basée sur les atomes de Démocrite, qui réalisent dans les réacteurs nucléaires le rêve des alchimistes de transformation de la matière !

Dès 1661, Robert Boyle installe la notion de particules insécables, deux siècles avant la publication de Dimitri Mendeleiev qui propose la classification périodique des éléments chimiques, « pierre de Rosette des chimistes » comme la qualifie le prix Nobel français Jean-Marie Lehn, et dont chacun a le souvenir de la présence dans les salles de chimie de son lycée ! Mendeleiev – et c’est là son génie – avait pressenti la périodicité de propriétés et prédit l’existence d’éléments alors inconnus ; son tableau périodique comporte désormais 118 éléments connus à ce jour.

Mais qu’appelle-t-on élément, alors ? Un élément chimique, c’est l’ensemble des atomes comportant un même nombre de protons dans leur noyau.

Ainsi, un élément peut présenter plusieurs isotopes, qui diffèrent par le nombre de neutrons dans le noyau, et dont la radioactivité de certains s’avère très utile, par exemple en archéologie (datation) ou en médecine (scintigraphie ou radiothérapie).

Et surtout, nous ne confondrons pas atome et élément ! Ainsi, l’élément fer, par exemple, se trouve sous forme d’atomes dans un clou en fer non rouillé, mais sous forme d’ions dans l’hémoglobine contenue dans nos globules rouges… ou dans les épinards !

Pour vous régaler… de définitions éclairantes et d’un peu d’histoire, des quatre éléments des Anciens aux 118 éléments des Modernes, n’hésitez pas à dévorer cette page du journal du CNRS.

Avant que la science n’apporte régulièrement ses éclairages de plus en plus précis sur l’infiniment petit, les croyances et les religions ont forgé leurs interprétations au fil des millénaires. Dépendants des dieux, les quatre éléments des Anciens se déchaînent et sont interprétés par les humains ; associés aux étoiles et aux signes zodiacaux, ils livrent un réseau d’interprétations de la vie humaine car chacun possèderait sa propre vie. Et la littérature n'est pas en reste : il n’est qu’à considérer l’Enfer dantesque et ses neuf cercles pour retrouver mille déclinaisons des quatre éléments à l’œuvre ! Et que dire de la notion de "particules" qui elle aussi, a largement développé un sillon littéraire, de Lucrèce à Houellebecq. 

Cette année, le concours de nouvelles Avancées de l’Institut Polytechnique de Paris vous propose un thème pluriel autour des éléments, ceux des Anciens et ceux de modernes, de leurs associations et de leurs transformations qui font la multiplicité et la complexité de la matière ! La matière, les origines de la vie, l’univers, la diversité, les mutations et transformations sont au centre de la thématique. À vos plumes éclairées !

Organisé par : 

> Plus d'informations sur le Centre international de langue et culture française de l'Institut Polytechnique de Paris  

Calendrier

• ouverture du concours : 26 octobre 2022
• date limite de soumission d’une nouvelle sur le site du concours : 1er février 2023
• date de notification des nouvelles finalistes : 15 avril 2023
• date de remise des prix au Panthéon : 11 mai 2023 à 19h