Face au réchauffement climatique et aux tensions énergétiques, le développement de l’éolien en mer est devenu un enjeu stratégique mondial. Pour relever ce défi, la France s’est engagée dans une dynamique de montée en puissance de l’éolien en mer qui passe par la formation d’une main d’œuvre hautement qualifiée en R&D et conception de systèmes flottants à haute performance.
C’est bien ce à quoi entend répondre le projet OFFWIND né sous l’égide de l’Institut Polytechnique de Paris. Sélectionné dans le cadre du plan d’investissement France 2030, il se voit attribuer une participation de 5,7 millions d’euros.
Le projet OFFWIND s’appuie à la fois sur l’expertise et la complémentarité de trois prestigieuses écoles d’ingénieurs, ENSTA Paris et l’École nationale des ponts et chaussées (ENPC), deux écoles membres d’IP Paris, ENSTA Bretagne et sur des partenaires industriels.
Ce master en deux ans a été conçu par Jean-Yves Pradillon, enseignant à ENSTA Bretagne, responsable des formations en Architecture navale, Offshore et Énergies Marines Renouvelables, Luc Pastur, responsable du parcours Energies Offshores en 3e année du cycle Ingénieur à ENSTA Paris et Louis-François Durret, directeur exécutif du master management de projets énergétiques de l’ENPC.
Ce nouveau programme, qui est ouvert sur l’Europe et l’international, devrait accueillir une cinquantaine d’étudiants à la rentrée 2025. Il vise 250 diplômés en cinq ans.
« Nous avons opté pour un diplôme de master M1-M2 très scientifique et très orienté R&D, innovation et recherche qui puisse déboucher sur un parcours doctoral et réponde aux défis techniques de la filière. Il sera complémentaire du mastère spécialisé brestois qui forme les chefs de projets EMR », explique Jean-Yves Pradillon.
« Ce parcours de master est pensé en lien étroit avec les industriels partenaires d'OFFWIND afin de résoudre les difficultés techniques très concrètes de l'éolien extracôtier, au niveau des ancrages, des plateformes flottantes, des mâts, des turbines, des pâles, etc. Les défis à relever sont considérables », ajoute Luc Pastur.
« L'objectif est de disposer de 40 GW d'éolien en mer en 2050. Un tel développement nécessite un effort considérable en montée des compétences dans tous les métiers qui concourent à la conception des équipements, leur installation et exploitation mais aussi l'identification des zones les plus favorables à l'éolien en mer », complète Louis-François Durret.
Le programme intègre également de la formation continue à travers des certifications compétences & métiers de l’éolien extracôtier. Elle sera portée par France Energies Marines, l’Institut pour la Transition Energétique dédié aux énergies marines renouvelables, basé à Brest.
Des rapprochements avec des partenaires académiques (lycées professionnels ou CMQ - Campus des métiers et des qualifications) et universitaires (IUT) sont prévus pour faire connaître les métiers de l'éolien en mer mais aussi y envoyer les étudiants du Master OFFWIND découvrir des aspects enseignés dans certains établissements (maintenance, travaux en hauteur par exemple) et susciter des vocations pour les métiers d'ingénieurs chez des étudiants en licence professionnelle.
La première année de ce master se déroulera à ENSTA Paris, sur le campus d’IP Paris à Palaiseau et à l’ENPC à Marne-la-Vallée. Elle englobera toutes les disciplines indispensables à la conduite de programmes de R&D et conception en éolien offshore, en génie mécanique et mécanique des fluides en particulier.
La seconde aura lieu à ENSTA Bretagne, à Brest, et se concentrera sur un programme scientifique consacré à la conception de toutes les composantes d’un parc éolien offshore flottant (plateformes, turbines, câbles…)
Le projet OFFWIND implique également de nombreux groupes industriels, parmi lesquels EDF R&D, EDF Renouvelable, SIEMENS Gamesa Renewable Energy, SAIPEM, Technip, Energies France, Principle Power France, Navantia, Valeco, Setec…
Enfin, ce projet s’inscrit dans le cadre du rapprochement des deux ENSTA, dont la première étape sera la fusion administrative au 1er janvier 2025.
Partenaire historique d’IP Paris, l’ENPC a pour sa part rejoint l’Institut le 16 juillet 2024.
