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Rencontres annuelles Technology for Change 2025

Du 26 mai. 2025 au 28 mai. 2025
Rencontres annuelles Technology for Change 2025

Ces Rencontres organisées par la Chaire Technology for Change, reviennent cette année pour leur 4ème édition qui se déroulera du 26 au 28 mai à Paris.

Offrant une plateforme d’échanges et de dialogues, ces Rencontres annuelles ont pour objectif de dresser un état des lieux des liens entre technologie, société et industrie afin de croiser les disciplines, repenser les approches et envisager des perspectives permettant de développer une technologie vertueuse capable d’instiguer des changements durables.

Ouvertes à tous les experts, cadres, dirigeants, opérationnels et citoyens souhaitant échanger et s’impliquer dans le co-développement de cette technologie moderne et responsable, les Rencontres aborderont, cette année, des thématiques telles que la responsabilité collective dans le domaine de la gestion de l'eau, les enjeux technologiques et éthiques autour du design, les innovations inclusives ou encore la détection des vraies innovations de rupture. 

Programme

13h00Ouverture - Thierry Rayna - École polytechnique 
13h15

Au-delà de l'or bleu : Réimaginer l'eau comme une responsabilité collective - Modération : Mahmoud Radwan - doctorant, École polytechnique 

Orateurs invités : Abou Amani - UNESCO, Nathalie Dorfliger - Danone, Chantal Jouanno - Accenture, Simon Porcher - Université Paris-Dauphine

14h45

Entre tech et éthique : qui tient la boussole ? Le designer peut-il être le garant d'une innovation alignée avec les enjeux sociaux et environnementaux ? - Modération : Mélissa Alauze - doctorante, École polytechnique

Orateurs invités : Brigitte Borja de Mozota - Designence, Jocerand Ducroux - Octo Technology, Quiterie Laumaury - Orange, Karl Pineau - Ecole de Design de Nantes

15h45

L’innovation inclusive, obligation ou opportunité ? - Modération : Estelle Peyrard - TechLab – APF France handicap - i3-CRG - École polytechnique

Orateurs invités : Eric Alexandre - Délégation Ministerielle à l’Accessibilité, Thérèse Donnet - Les Flaneuses, Marie Jacquemin - Aptar Beauty, Nicolas Pégorier -Forvia

17h15Keynote : IA, Métavers, Blockchain, NFT, impression 3D, quantique… Savoir comment distinguer et anticiper à coup sûr les vraies des fausses ruptures - Thierry Rayna - École polytechnique 
18h30

Clôture 

Thierry Coulhon - Institut polytechnique de Paris, Olivier Girard - Accenture

Les ateliers porteront cette année sur les thèmes suivants :

  • Vers une innovation responsable - Intervenant Thierry Rayna, Directeur scientifique de la Chaire Technology for Change, Professeur de l’École polytechnique

Cet atelier se compose d’une partie formation, ayant pour but de présenter le contexte, les outils et la méthodologie (1/2 journée), et d’une partie mise en pratique (1/2 journée) pendant lesquels les participants pourront s’approprier les outils et la méthode en les appliquant à des cas concrets. 

Partie formation

Le but de cette première partie de journée est de présenter le contexte d’ensemble et les tendances de fond liées à l’innovation responsable. Partant de l’innovation technologique, vue comme les entreprises comme principal levier d’avantage concurrentiel, mais de nos jours fortement critiquée pour sa fréquente « irresponsabilité » (Linky, 5G…), un premier objectif de cette séance est de montrer, au contraire, le rôle prépondérant de l’innovation en business model, portée par une convergence toujours plus forte des technologies numériques. Ces dernières font en effet voler en éclat les traditionnelles chaines de valeur pour les remplacer par des réseaux de valeur (ou écosystèmes) complexes et mouvants, constitués de parties prenantes nombreuses et hétérogènes. Malheureusement, cette « nouvelle » réalité, dont les entreprises sont souvent conscientes, se heurte à des visions de la stratégie et de l’innovation qui, si elles ont fait leurs preuves dans l’ère prénumérique, sont de moins en moins adaptées à la réalité actuelle. Dans un tel contexte, une compréhension claire du rôle de l’innovation en business model, seule à même de garantir un avantage concurrentiel durable, est fondamentale. Ainsi, le premier outil présenté (le « 360º Value-Action Business Model Framework ») permettra d’établir un diagnostic des business models de l’entreprise et d’envisager des leviers d’innovations créateurs de valeurs. Dans cette ère numérique, la création de valeur se fait cependant rarement seule. Par conséquent, une compréhension fine et exhaustive de l’écosystème d’affaires d’une entreprise, et la mise en place d’un mode de gouvernance et des mécanismes de capture de valeur appropriés sont absolument critiques ; c’est ce qui fait la différence entre croissance et déclin à un âge ou la concurrence ne se fait plus directement entre entreprises, mais par écosystèmes interposés. Le second outil présenté permettra de faire une cartographie exhaustive (comprenant les autres entreprises, les organismes de financement, les pouvoirs publics, le monde académique, la société civile, ainsi que les différentes composantes internes à l’entreprise mobilisées) des parties prenantes (actuelles ou désirées) de l’entreprise, ainsi que de leur implication (présente ou future) dans la création de valeur de l’entreprise, ce qui est nécessaire à la conception et la mise en place de modes de gouvernances et de capture de valeur spécifiques à l’écosystème de l’entreprise, et en appui de l’innovation en business model. Enfin, dans cette nouvelle ère, les parties prenantes impliquées dans la création et la capture de valeur ne sont pas toujours des entreprises ou d’autres acteurs intéressés par des considérations (uniquement) financières. Par ailleurs, les principaux bénéficiaires, ne sont pas nécessairement ceux disposés ou en mesure de payer. Il est donc absolument critique de pouvoir évaluer l’impact au sens large (économique, environnemental, social et sociétal) de l’entreprise, cet impact permettant justement d’envisager des moyens d’incorporer des parties prenantes dans la création de valeur, ainsi que trouver des moyens de capture de valeur (de « monétisation ») indirecte. C’est l’objectif du troisième outil présenté, qui a pour but une évaluation multicritères de l’impact sous ses quatre dimensions. 

Partie atelier de mise en pratique 

En les appliquant à des cas concrets, les participants pourront manipuler et se familiariser avec les trois outils suivants : – « 360º Value-Action Business Model Framework » : outil permettant de diagnostiquer les business models des entreprises dans le but d’identifier des sources d’innovation en business model porteuse d’innovation responsable. – « Ecosystem Map » : outil permettant de cartographier l’écosystème de valeur de l’entreprise, selon le type de parties prenantes (entreprises, pouvoirs publics, société civile, organismes de financement…) et leur proximité/implication dans la création de valeur de l’entreprise, dans le but, notamment, d’identifier des parties prenantes qui, une fois impliquée, permettraient de soutenir des innovations en business model vecteurs d’innovation responsable. – « Impact Assessment Framework » : outil permettant une évaluation quantitative et qualitative de l’impact de l’entreprise dans ses quatre dimensions (environnemental, sociale, sociétale et économique), afin d’évaluer l’impact de l’innovation et identifier des parties prenantes bénéficiaires de cet impact qu’il conviendrait d’impliquer. Les participants pourront ensuite établir les liens entre ses trois outils, permettant de tester la cohérence entre business model, écosystème, et impact, permettant le développement et la mise en place concrète d’innovations responsables.

  • Souveraineté numérique inclusive : quelle infrastructure, quelle création de valeur, quel avenir pour les plateformes ? Intervenant Joël Ruet, Chercheur CNRS i3, École polytechnique

« Que nous, état souverain ne soyons pas contrôlé par un autre ou par une firme venue d’un autre » ; « que nous, citoyens, ne soyons pas contrôlés par notre état ».
Vu de l’immense majorité des pays qui n’hébergent pas de champion technologique national, la structuration des enjeux du déploiement de l’infrastructure numérique repose explicitement ou implicitement sur ces deux questions. 
Celle-ci n’est pas ‘uniquement politique ou sociétale’ ; y répondre, -explicitement ou implicitement-, est attendu des acteurs économiques du déploiement du numérique.
L’IA, changement majeur, argument de promotion également, ne doit pas occulter les autres enjeux, structurants de l’Infrastructure Publique Numérique (IPN, ou Digital Public Infrastructure, DPI) :


-       Quelle infrastructure, quels outils support : web2.0 ou web3.0 / applications et/ou blockchain ?
-       Quelle création de valeur : aspects spécifiques de la numérisation des services publics, économies de gamme et d’échelle, enjeux économiques et éthiques de la création de services sur la base des données liées aux services publics ?
-       Quel rôle pour les plateformes, et, plus généralement, quelle appropriation de la valeur ? 


Notamment, cette dernière question se pose-t-elle avec plus d’acuité dans les économies du « Sud global », un bond numérique est-il possible, et, retour à l’IA, les données et les algorithmes sont-ils susceptibles d’être plus inclusifs de la majeure partie de l’humanité ?
La session réunira professionnels, technologues, décideurs publics, et abordera successivement ces trois questions, tentant in fine d’apporter des éléments pour les économies développées dont l’Europe, mais aussi les économies partenaires du Sud global.
 

  • Comment réconcilier performance d'entreprise et durabilité par l'innovation en business model  ? Intervenant Thierry Rayna, Directeur scientifique de la Chaire Technology for Change, Professeur de l’École polytechnique

Si toutes les entreprises dont désormais convaincues (de gré ou de force) de la nécessité d’un meilleur alignement entre leurs activités et des problématiques de développement durable, cette transformation nécessaire se heurte généralement aux impératifs de performance, et parfois même de survie, des entreprises. RSE, ESG, CSRD… sont généralement considérées comme des activités coûteuses qui dégradent la performance de l’entreprise, voire affectent sa pérennité. 

 

L’objectif de cet atelier est de montrer que ces deux impératifs que tout semble opposer ne le sont en fait pas, et que les crises financières et environnementales que nombre d’entreprises subissent ne sont pas deux phénomènes opposés, mais sont toutes deux signes d’une crise beaucoup plus profonde : une crise généralisée des business models. Industrie après industrie, secteur d’activité après secteur d’activité, les modèles économiques qui avaient fait le succès des entreprises pendant des décennies s’effondrent tous un à un. Ceci est le signe de l’entrée dans un nouveau régime économique « post industriel » dans lequel les technologies numériques ont doté les individus et les consommateurs des « mêmes armes » que les entreprises (il suffit de penser à ChatGPT qui permet à tout un chacun de s’improviser consultant, développeur, juriste, designer…), ce qui endommage fortement le pouvoir de marché des entreprises traditionnelles (le piratage, ubérisation, dropshipping, et autres « ruptures » à répétition n’étant que des signes de ce changement de régime économique). 

 

Dans un tel contexte, les outils de décisions des entreprises (5 forces de Porter, chaînes de valeur, SWOT, benchmarking), qui sont généralement les principaux obstacles à la transition, se révèlent tout simplement caducs, ce qui rend nécessaire une autre vision de la stratégie d’entreprise. Or dans ce monde où tout le monde est doté, par les technologies numériques, les moyens de s’impliquer pour les entreprises (en devenant des influenceurs naturels faisant le marketing et les ventes, le service après vente, contribuant à l’innovation, voire au recrutement) c’est l’innovation en business model qui permet aux entreprises de rester pérennes. 

 

Mais dans ce nouveau monde dans lequel les entreprises ne sont plus seules à « faire le travail », la concurrence ne se fait désormais plus entre entreprises, mais entre écosystèmes de parties prenantes, dont l’entreprise est au cœur. Le succès d’une entreprise, aussi bien en B2B qu’en B2C, et dû à la taille des contributeurs « gratuits » de son écosystème. Mais ces contributeurs volontaires ne travaillent pas parce qu’ils sont sous contrat avec l’entreprise, mais parce que l’entreprise a un impact économique, environnemental, social, sociétal sur eux ou leurs proches. Dans un tel contexte, une stratégie porteuse de développement durable n’est donc plus quelque chose d’accessoire, mais une nécessité absolue qui conditionne la pérennité et la survie même à terme de l’entreprise. 

 

Lors de cet atelier, nous présenterons des outils (ou matrices) de décisions permettant de penser la stratégie d’entreprise dans cette nouvelle ère. Basé sur un outil de diagnostique fin et d’innovation des business models, d’un outil de cartographie des parties prenantes, et d’une matrice de représentation de l’impact sous toutes ses formes (économique, environnemental, social, sociétal ), nous démontrerons à l’aide de cas illustrer, puis au moyen d’un atelier permettant aux participants de s’approprier ces outils, comment ces derniers permettent de repenser la prise de décision en entreprise afin de mettre en place des stratégies intrinsèquement porteuses de développement durable et, ainsi, maximisant la performance de l’entreprise. 

Consulter le programme

IMPORTANT : L’inscription à ces journées est gratuite mais obligatoire. Clôture des inscriptions le 19 mai.