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Les entretiens du CIEDS : rencontrez, dans l’épisode 2, Manon Vermenouze de Shark Robotics

Le 18 juin. 2025
Dans ce deuxième épisode de la série du podcast-vidéo « Les Entretiens du CIEDS » dédié à l’innovation de défense, le Centre Interdisciplinaire d’Études pour la défense et la sécurité vous propose de rencontrer Manon Vermenouze, Directrice des relations extérieures de la PME innovante Shark Robotics.
Les entretiens du CIEDS : rencontrez, dans l’épisode 2, Manon Vermenouze de Shark Robotics

À propos de l’invitée 

Manon Vermenouze 
Directrice des relations extérieures 
Shark Robotics

« Notre principal objectif chez Shark Robotics, c’est de sauver des vies à travers la technologie, de permettre à l’homme d’être au contact du danger par le biais de robots et d’être protégé. »

Diplômée en économie et en sciences politiques, Manon Vermenouze a été auparavant journaliste en économie à Paris dans la presse écrite et à la télévision. Aujourd’hui, elle est responsable des affaires publiques et de la communication chez Shark Robotics. Elle est également vice-présidente de l’association européenne Drones4Sec, dédiée aux drones de sécurité, et membre de l’Observatoire international de la diversité et de l’intelligence artificielle.

Les moments clés de l'épisode 

Fondée en 2016 par Cyril Kabbara, un ancien militaire des unités de renseignement, Shark Robotics conçoit et fabrique des robots terrestres pour les secteurs de la sécurité et de la défense exportés à ce jour dans plus de 16 pays.

Quelles sont les priorités en innovation de défense et de sécurité pour Shark Robotics ? 

Alors qu’il était en opération extérieure, Cyrille Kabarra a pu constater que la robustification des robots constituait leur plus grande faiblesse, explique Manon Vermenouze. Améliorer la robustesse est donc une première priorité pour Shark Robotics. La deuxième est la fiabilisation de la téléopération à distance, afin de créer une relation de confiance entre l’homme et la machine. Enfin, la société envisage l’avenir à travers l’intégration de briques d’intelligence artificielle permettant aux robots d’être complètement autonomes, ce qui soulagerait les opérateurs. L’homme aura cependant toujours la main sur la machine, précise l’invitée.  

Quels sont les robots les plus emblématiques de Shark Robotics ? 

Manon Vermenouze nous parle également dans cet épisode de trois types de robots emblématiques développés au sein de la société. Le tout premier mis au point par Shark Robotics est Colossus, un robot pompier codéveloppé avec les sapeurs-pompiers de Paris. Il a notamment été utilisé lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019. Le robot a apporté un réel soutien aux sapeurs-pompiers qui ont fait un travail fantastique pour sauver la cathédrale, souligne l’invitée. Des robots pour le déminage ou encore « mules » sont aussi conçus par l’entreprise au profit de l’armée de Terre.  

Comme se passe concrètement la coconstruction des robots à Shark Robotics ?

Lors de la mise au point des robots, Shark Robotics entame tout d’abord des dialogues avec des unités de l’armée de Terre pour le secteur du déminage et avec des sapeurs-pompiers pour celui de la sécurité incendie afin de recueillir leurs besoins, leurs contraintes de terrain, leurs cahiers des charges ainsi que les situations d’utilisation de robots. Par la suite, un gabarit de robot est défini dans le but de répondre au mieux aux problématiques de terrain. 

Quelles sont les étapes de production qui sont internalisées à Shark Robotics ? 

Manon Vermenouze explique qu’un bon robot repose sur quatre grands piliers : un hardware suffisamment robuste, un bon software comprenant l’intégration de briques d’intelligence artificielle, une robustesse et une longévité des batteries et enfin un travail sur l’optronique. La défense et la sécurité étant des domaines avec des besoins et des contraintes spécifiques, Shark Robotics a fait le choix d’internaliser un maximum de ces quatre piliers, à savoir les trois premiers. 

Quel est le message pour les jeunes générations de Manon Vermenouze ? 

Selon Manon Vermenouze, l’écosystème start-up dans l’industrie de la robotique peut offrir de nombreuses opportunités aux jeunes générations, notamment des challenges. Elle souligne également l’intérêt de travailler au sein de petites structures comme Shark Robotics : une telle organisation permet de faire réellement progresser les projets, même si cela demande une polyvalence des missions qui peut parfois s’avérer éprouvante.

Quelles sont les prochaines innovations que Shark Robotics espère développer dans le futur ?

L’invitée évoque qu’il existe à ce jour de très gros enjeux sur l’autonomie des robots en environnements déstructurés ou encore sur la détection de feu de manière précoce. 

Quel est l’engagement de Shark Robotics vis-à-vis de l’inclusion des femmes et de la mixité ? 

Shark Robotics est fortement impliquée sur les questions qui concernent la mixité et l’inclusion des femmes. Très peu de femmes sont engagées dans la partie ingénierie, relève Manon Vermenouze. La mixité est pourtant essentielle. Selon l'invité, des études montrent qu’à partir de 24 % de mixité dans une entreprise, des impacts réels sur le changement, et en particulier sur l’enrichissement, sont observés.

Ces moments clés de l’épisode sont très loin d’être exhaustifs ! 

Pour en savoir plus :

Le CIEDS remercie vivement Manon Vermenouze pour son interview passionnante ainsi que l’équipe de Shark Robotics pour le temps qu’ils ont consacré à ce tout nouveau projet d’acculturation aux enjeux de défense. 

À propos du CIEDS

Soutenu par le ministère des Armées et l’Agence de l’innovation de défense, le CIEDS est le centre interdisciplinaire défense de l’Institut Polytechnique de Paris. Il se mobilise pour développer des technologies de rupture à forte ajoutée pour la défense ainsi que la prise de conscience des enjeux de défense. Ce centre intervient en recherche, formation et innovation et opère en transverse dans les six écoles de l'Institut Polytechnique de Paris.

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